VRAI OU FAUX : il est possible de développer un nouveau produit/procédé pour se démarquer de la compétition… en un an top chrono.
Réponse éprouvée de deux entreprises de Sherbrooke – Dettson et E2Metrix – venues témoigner dans le cadre de la 3e édition de l’événement L’innovation, c’est payant! : VRAI! Comment y sont-elles parvenues? En collaborant avec des centres de recherche.
C’est aussi l’avenue qu’ont choisie avec succès LedTech et OSEMI Canada. Réunies sur un même panel, ces quatre entreprises ont clairement démontré que l’innovation en collaboration, c’est gagnant – en temps, en argent et en expertise, notamment, autant pour les grandes que les plus petites entreprises.
L’édition 2013 de L’innovation, c’est payant!, aussi courue de l’an dernier, a réuni 185 participants – issus d’entreprises, d’organismes subventionnaires, de centres de recherche et de services-conseils – autour de cette thématique d’actualité, le 14 mai au Club de golf Sherbrooke.
La journée s’est avérée aussi dense qu’intéressante : l’avant-midi a permis de se familiariser avec le concept d’innovation en collaboration et de découvrir divers modèles de collaboration à travers panels et conférences. Puis en après-midi, ç’a été l’occasion de passer de la théorie à la pratique, avec des rencontres de maillage qui ont permis, gageons-le, de jeter les bases de collaborations prometteuses. Aussi, tout au long de la journée, les participants ont pu trouver réponse à leurs questions auprès de la vingtaine d’organismes subventionnaires et de services d’aide à l’innovation réunis dans l’espace Kiosques.
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L’événement en vidéo
Les conditions gagnantes
C’est la consultante et spécialiste de l’innovation Isabelle Deschamps qui a lancé la journée avec une conférence qui s’est d’abord attardée sur les multiples formes d’innovation possibles, selon le degré d’externalisation (ouverture) et le degré de proximité (collaboration) qui conviennent à l’entreprise. On passe ainsi d’un modèle de R-D interne au crowdsourcing en passant par les plateformes collaboratives, etc. Et comme gérer l’innovation, c’est d’abord gérer les humains qui l’initient, de nouveaux modèles de gestion doivent apparaître.
L’intérêt d’opter pour un projet d’innovation en collaboration est double : les entreprises peuvent obtenir des crédits R&D – c’est le market pull – et le milieu de la recherche, des subventions – c’est le tech push.
À la base du processus d’innovation, il est idéal est de réunir des acteurs complémentaires, explique Isabelle Deschamps : les tech drivers, les market readers et les need seekers pour trouver le produit/technologie/service qui sera à la fois en demande, branché sur un besoin et à la fine pointe. Ayez une vision mondiale des marchés et de vos concurrents, conseille à ce sujet Mme Deschamps.
Il importe ensuite de mettre en place un cadre intégrateur capable de soutenir l’innovation : on parle bien sûr d’une plateforme d’échange où activer les partenariats mais aussi d’une façon de gérer la propriété intellectuelle et de mesurer les retombées.
De précieux partenaires en recherche
Tout un éventail de possibilités s’offre aux entreprises qui souhaitent mener un projet d’innovation en collaboration : groupes de recherche universitaires ou collégiaux, consortiums, CCTT, etc. C’est pour se familiariser avec les caractéristiques de quelques-unes de ces instances que l’Université de Sherbrooke, le Cégep de Sherbrooke, le Réseau Trans-tech et les Consortiums d’innovation et de recherche ont formé un premier panel.
Au-delà de leurs spécificités, de précieux atouts reviennent : une expertise de haut niveau, des infrastructures de pointe, du financement, du personnel qualifié et un transfert profitable de connaissances.
Toutes les organisations énoncent aussi les mêmes facteurs de succès à tout projet de R&D en collaboration : une compréhension des besoins mutuels, une communication efficace, un suivi régulier, la confiance et l’engagement.
À cela s’ajoutent les éléments clés de réussite que les quatre entreprises panélistes ont ensuite fait valoir : faire preuve d’humilité par rapport à ses capacités, trouver des partenaires complémentaires, travailler en équipe, garder le focus, mobiliser et mettre de la pression, toujours viser la qualité et être ambitieux.
Des retombées majeures en entreprises
Il ne fait aucun doute pour Dettson, LedTech, E2Metrix et OSEMI Canada qu’ils n’auraient pu mener à bien leurs projets novateurs tout seuls et de façon aussi rapide et efficace.
Non seulement ces entreprises ont pu se positionner avantageusement sur le marché grâce à l’avancement technologique issu de la collaboration, mais elles soulignent en plus avoir acquis des connaissances, développé la capacité – et le goût! – d’innover, embauché du personnel qualifié, acquis une crédibilité auprès des actionnaires et des partenaires financiers.
Un exemple de plateforme d’innovation ouverte : iNANO
Juste avant de passer aux rencontres de maillage, le président-directeur général de NanoQuébec, Benoit Balmana, est venu présenter iNANO, une plateforme d’innovation ouverte qui a de quoi épater après un an d’existence seulement.
iNANO, c’est un guichet unique qui permet de :
- soumettre gratuitement des défis technologies à des chercheurs
- recueillir des pistes de solution
- trouver des partenaires
- monter des projets collaboratifs
- accéder à du financement et des services-conseils
Depuis mars 2012, 132 défis industriels ont été soumis par plus de 70 entreprises – à 80 % des PME. En sont ressortis 27 projets de collaboration pour lesquels plus de 8 millions $ ont été octroyés en financement.
iNANO souhaite maintenant devenir LE portail d’innovation ouverte au pays, soumet M. Balmana, en proposant à des organisations de leur créer des sections réservées afin qu’elles y affichent leurs projets.
Et vous, votre organisation est-elle engagée sur la voie de l’innovation en collaboration? Quels sont vos facteurs clés de succès?