par Marianne Verville
Les gestionnaires ne sont pas assez formés à être créatif. Voilà la conclusion à laquelle en vient dans cette entrevue synthétisée Michel Godet, professeur au CNAM en France et titulaire de la chaire de prospective stratégique.
Les inventions, les laboratoires de recherche et développement, bref toutes les améliorations techniques font partie de ce qu’on appelle l’innovation, mais cela n’en constitue qu’une partie. Selon le Pr Godet, l’innovation technique ne représente que 20 % des innovations : il ne faut donc pas oublier le 80 % restant!
L’innovation peut être de nature sociale, commerciale, organisationnelle, financière, etc. En somme, elle s’étend à toutes les sphères de l’entreprise. D’après le Pr Godet, les idées remontent de la base, que ce soit du personnel, des clients ou des fournisseurs, parce qu’il y a des problèmes qui ne sont pas résolus. Dans ce contexte, le gestionnaire doit capter les idées qui surgissent logiquement du bas, il doit savoir mettre à profit la créativité de tous.
Alors, à quand l’introduction systématique du management de l’innovation dans les formations de nos gestionnaires québécois?
Très intéressant! On ne peut donc pas parler de culture de l’innovation dans une entreprise si l’innovation ne se limite qu’au laboratoire ou à l’atelier de R-D.
Bon billet. C’est un changement de paradigme important à faire. Je pense qu’un des principaux problèmes à la source c’est que les gestionnaires d’innovation sont des personnes techniques qui poussent surtout dans ce qu’ils connaissent le mieux. L’innovation touche toutes les fonctions de l’entreprise et c’est surtout au niveau des R-H que l’on trouve le plus de frein.
Bon sang que le terme innovation est galvaudé! A mon humble avis et au risque de passer pour rétrograde ou dépassé, une innovation c’est selon moi une INVENTION qu’on commercialise ou implante. Point. Donc un produit ou un procédé qu’on pourrait possiblement protéger par une forme de propriété intellectuelle. Le reste relève pour l’essentiel de la pensée ou de l’action stratégique: Réorganiser ses équipes de travail, changer la façon de rémunérer ses employés, trouver une nouvelle façon de courtiser sa clientèle, c’est de l’innovation? Alors, tout -ou presque- peut être taxé d’innovation! En se servant du mot innovation à toutes les sauces, le terme vient à ne plus avoir de sens! Si on « innove » à chaque fois que l’on prend un risque ou qu’on fait une chose un peu différemment, le terme innovation perd sa signification et même son utilité propre. Bientôt au programme l’innovation culinaire, l’innovation touristique, l’innovation pédestre et pourquoi pas l’innovation canine! On arrivera sans doute même à l’innovation « extrême » et l’innovation « continue » (Tiens, je propose le termne LEANnovation pour ça) un de ces jours pas trop lointain!
Je me demande si ce glissement de « l’innovation technique » vers des termes tel que innovation sociale, innovation organisationnelle ou innovation financière (c’est quoi ça? Norbourg??), ne serait pas l’aveu d’un certain insuccès des décideurs/dirigeants à se rapprocher d’une meilleure compréhension des aspects techniques de leur sphère d’activité? Est-il possible qu’il soit plus simple d’adapter le processus à soi que de s’adapter au processus en faisant l’acquisition de compétences et/ou en s’entourant des ressources humaines capables de faire le pas? Ca mérite réflexion me semble-t-il.
@ Robert Toupin
Je vous l’accorde ce terme est régulièrement galvaudé! Et le professeur dans le vidéo ne s’exprime pas toujours de façon juste.
Pour Défi Innovation Estrie l’innovation est comme vous le dites une invention qui est commercialisée. Mais ce qui permet d’innover de façon continue et systématique c’est une culture d’innovation, laquelle comprend un ensemble de valeurs de bonne pratiques managériales. Et il vrai de dire que cette culture n’est pas a priori « technique »
Peut-être juste pour compléter mon commentaire précédent, je ne veux pas paraître élitiste et dire par là que seuls les gens bardés de diplômes universitaires sont aptes à innover: Toute personne ayant un bon sens de l’observation, de la créativité à revendre ou certaines aptitudes personnelles peut être à l’origine d’une invention.
Toutefois, il faut également bien reconnaître que les gens ayant des connaissances et/ou des compétences scientifiques/techniques sont souvent plus à même d’imaginer des solutions à des problèmes demandant davantage d’élaboration et de maîtrise. Le dirigeant d’entreprise devrait savoir s’entourer de telles ressources s’il n’est pas lui même en mesure de combler ce fossé, et de fait, je connais peu d’entreprises vraiment innovantes ou il n’y a pas un ou plusieurs passionné de technique ou de technologie, un patenteux ou une personne qui a des années et des années d’expérience qui gravite autour!
Je comprends le point de vue. La graine se développe toujours plus facilement lorsque le terreau est bon!